On n’a pas attendu la réalisation de ce cinquième album du groupe anglais pour se rendre compte de la place dorénavant prépondérante d’Alex Turner dans la musique d’aujourd’hui. Après le remarquable album des Last Shadow Puppets et la b.o. du film Submarine, le grand Alex se hisse de plus en plus dans la catégorie des Albarn et Doherty.
Avec ce nouvel A.M., Alex et sa bande placent la barre encore plus haut, épiçant leur britpop de nouveaux éléments puisés dans le désert de Mojave où il a été enregistré. Produit par James Ford et mixé par Tchad Blake, l’album comprenant de nombreux invités – dont Josh Homme des Queens of the Stone Age – impressionne par ce ton lourd et définitif, à la fois grave et aéré. Cela reste de la pop mais plus d’une fois les rythmiques plomblées rappellent le blues poisseux des Black Keys. Même si les textes manquent parfois un peu de profondeur (« R U Mine ? », « I Wanna Be Yours »), on ne se lasse pas d’un disque entraînant, aux guitares ravageuses, très seventies dans l’âme et bourré de mélodies évidentes vouées à assurer encore plus le succès de la troupe de Sheffield.
